Communiqué
de presse
30
mars 2020
Copropriété
et Covid-19
Quand
l’ordonnance n’y fait rien
La
crise sanitaire que nous subissons a imposé aux pouvoirs publics la
nécessité d’agir avec célérité sur de
nombreux aspects de notre vie quotidienne. Pour preuve, ce ne sont
pas moins de 25 ordonnances qui
ont été publiées le 26 mars dernier. Du jamais vu. Mais gare à la
précipitation sous peine de causer encore
davantage
de
problèmes
que
d’en
résoudre.
Et
c’est
précisément
ce
qui
se
passe
dans
le
domaine
de la copropriété.
Si
l’on
comprend
tout
à
fait
la
nécessité
d’éviter
à
tout
prix
qu’une
copropriété
ne
se
retrouve
sans syndic
en raison de l’impossibilité de tenir les assemblées générales,
encore fallait-il que la passation se fasse
avec
un
minimum
de
rigueur
et
de
précision.
Las,
le
droit
de
la
copropriété,
dans
tout
son
formalisme,
ne se satisfait pas de « l’à peu près ».
En
effet, l’une de ces fameuses ordonnances prévoit que le contrat de
syndic est « renouvelé dans les mêmes
termes ». Non pas une prolongation de la durée du mandat, mais un
renouvellement du dernier contrat
approuvé par les copropriétaires jusqu’à la prochaine assemblée
générale censée se réunir d’ici la
fin
de
l’année.
Donc
une
reconduction
notamment
de
la
rémunération
du
syndic
pour
une
durée pourtant
bien inférieure. Un point qui ne manquera pas de susciter des
interrogations, voire des litiges.
Mais,
ce sont davantage les éléments absents de l’ordonnance qui posent
le plus de problèmes. Rien sur
le maintien ou non de l’entrée en vigueur de la réforme de la
copropriété, toujours fixée au 1
juin ; aucun
assouplissement
sur
la
possibilité
d’assister
aux
assemblées
générales
par
visioconférence
; aucune
précision
sur
le
sort
des
assemblées
générales
déjà
convoquées
mais
qui
n’ont
pu
se
tenir
(notamment
sur la nécessité ou non de notifier à nouveau l’ensemble des
documents annexés à l’ordre du
jour)
;
rien
sur
le
délai
qui
sera
laissé
aux
syndics
pour
convoquer
les
différentes
assemblées
générales
dans l’hypothèse où leur mandat prendrait fin après l’état
d’urgence sanitaire…
Surtout,
c’est
l’absence
totale
de
précisions
quant
aux
mandats
des
conseillers
syndicaux
qui
est absolument
incompréhensible et constitue un oubli inacceptable. Qui pour
contrôler les actes du syndic durant
la période de renouvellement de son mandat ? Qui pour définir
l’ordre du jour de la prochaine assemblée
générale
ou
fixer
le
montant
du
budget
prévisionnel
?
D’ailleurs,
les
anciens
conseillers
syndicaux
pourront-ils encore accéder aux documents concernant la copropriété
?
C’est
pourquoi
la
CLCV
appelle
les
pouvoirs publics à
apporter
toutes
les
précisions
nécessaires
à
ce
sujet
et à associer les associations de consommateurs, jusqu’ici
écartées, à la réflexion.
En
parallèle,
la
CLCV
appelle
les
syndics
à
prendre
acte
de
la
situation
exceptionnelle
présente
et
à continuer
à travailler avec les conseillers syndicaux dont le mandat ne serait
pas renouvelé en raison de l’impossibilité
d’organiser une assemblée générale.
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